Bonjour.
Il y a quelques jours, j'ai lu ceci sur un autre forum ou l'on discute qualité : "...la certification ISO 9001... c’est « aussi » un produit qu’on achète au fond, normalement si on passe commande on est livré !..."
Sans vouloir taper dans la fourmilière, quel est votre avis sur "l'achat de la certification" ?
Je ne m'offusquerais pas de l'effacement de cette question dans votre forum si cela devait être votre choix.
Merci pour cette réponse, cela me rassure !
Je n'aurais pas mieux écrit !
😅
Bonjour et merci pour cette question… un dimanche en plus 😊
Nous avons échangé à deux pour savoir comment vous répondre au mieux parce que vous vous en doutez, le sujet nous fait bondir. Pas la question en elle-même, mais la déclaration qui vous avez relayée.
Nous aurions pu monter sur nos grands chevaux pour démontrer le coté ignare de cette dernière (en réalité, nous avons commencé par cela et nous nous sommes dits, après 10 mn de discussion, que l’approche ne serait pas pédagogique pour un sou), nous draper dans notre dignité sous prétexte qu’il n’est pas utile de donner foi à de tels propos d’une abyssale bêtise, vous demander d’où vous tenez ces propos afin d’aller squatter les lieux de cette antre de perdition… et nous nous sommes dit qu’il fallait faire mieux.
En effet, si certaines personnes trouvent normal d’écrire cela, elles sont soit très mal informées et parlent d’un sujet qu’elles ne connaissent pas, soit se sont trouvées dans une situation leur ayant laissé penser qu’une certification avait été achetée, soit ont un intérêt à dénigrer ce que l’on peut obtenir d’une certification (par peur, par ignorance, par bêtise…).
Dans tous les cas, posément, ce sujet mérite d’être répondu et argumenté.
Alors, nous avons identifié un angle de réponse, et j’ai « gagné » le droit de le développer !
La certification a un coût !
Cela, c’est certain. Aussi, modeste et maîtrisée que soit votre organisation, la certification à un coût.
Celui de consacrer des ressources humaines, du temps, des prestations externes parfois, à établir le système de management, se l’approprier, l’évaluer et l’adapter. Concernant ce coût : une démarche bien faite rapport toujours plus que ce qu’elle a coûté. Il ne s’agit pas là d’une maxime ou d’un « truc de consultant » pour vendre la certification, c’est simplement un fait.
Celui que l’on rencontre dans tout système de management posé à bon escient, partagé avec la vision stratégique (ou mieux encore : porteur de la stratégie), apportant la fiabilisation et l’amélioration des pratiques non pas à la place, mais avec l’ensemble des participant.e.s.
Autant dire qu’il peut exister aussi l’inverse : celui des démarches de certifications posées dans la contrainte, sans intelligence, qui n’apportent rien d’autre que des enquiquinements et qui, il est vrai, seront certifiés malgré tout par manque de vigilance ou de compétences de certains organismes certificateurs. Qui n’aboutissent pas, tout simplement, à un système de management efficace, une certification « réussie ».
Alors il est certain que, dans ce dernier cas (qui n’est heureusement plus légion) ont peut avoir l’impression d’acheter une certification parce qu’on a mis en place des choses auxquelles on ne croit pas, qui ne nous apportent rien et qui coutent… paix à l’âme de celles et ceux qui n’ont connu que cela, mais au moins, il y a une frustration qu’ils n’auront pas : celle d’avoir vu et compris le formidable levier que peut être cette démarche pour une entreprise et de ne pas pouvoir reproduire cela. L’ignorance est parfois mère de tranquillité, dommage que certain.e.s en décrètent que la certification d’achète… autre représentation de l’effet Dunning-Kruger dont vous pourrez trouver une explication plutôt bien faite ici (5:33).
Petit retour en arrière : j’écris plus haut le biais de certain.e.s à penser à l’aulne de leurs expériences incomplètes que ce-n’est-pas-bien-d’en-tirer-des-conclusions-biaisées et, en même temps, j’ai lancé une petite pique pour les organismes certificateurs qui, justement, délivrent la certification.
D’abord, j’ai le droit… si vous avez lu la vidéo proposée un peu avant, 25 ans dans ce métier, ayant été autant audité qu’auditant pour des certificateurs, je pense objectivement arpenter le plateau de la consolidation (si cela ne vous parle pas : si si ! Allez jeter un œil à cette vidéo sérieusement).
L’acte même de la certification devrait être une validation de la qualité d’un système de management avec tout ce qu’il contient par rapport à tout ce qu’il permet. Et donc, ne pas permettre la certification de systèmes non aboutis ou inutiles, les 20 à 30% de mauvaise exemples ou de mauvais élèves.
Mais il est vrai que les pratiques commerciales des organismes certificateurs ne leur permettent pas d’accéder majoritairement à des compétences éprouvées en termes de capacité à évaluer réellement, au-delà de la conformité aux référentiels, l’efficacité et la performance d’une stratégie.
Rebelote : si un détracteur (ou un déçu) de la certification est témoin d’un audit médiocre, il en conclura qu’il suffit d’acheter un audit. Là encore, le détracteur en question n’aura tiré qu’une piètre leçon de tout cela.
Il est temps de résumer :
Non, la certification ne s'achète pas.
Oui, certains contextes peuvent le laisser penser si l'on ne va pas plus loin que le bout de son... nez.
Heureusement, la certification est bien plus que cela !