Depuis quelques années, en réponse aux enjeux énergétiques et économiques des entreprises et aux impératifs d’usages énergétiques mondiaux : la certification ISO 50001 se développe rapidement. Elle offre indéniablement une structuration et des réflexions importantes sur le système de management énergétique.
Fort de nombreux accompagnements dans ce domaine et de la réalisation de nombreux audits de certification pour le compte de nos partenaires : voici quelques points de vigilances que nous vous partageons, au travers des erreurs de jeunesse que nous constatons fréquemment.
Les voici…
Croire qu’il s’agit d’un norme de « réduction »
Hé non… si l’approche de la norme ISO 5001 à bien pour vocation d’optimiser le management énergétique : il ne s’appuie pas sur des principes tels que l’ISO 14001 les induits, entre autres, sur une réduction des consommations énergétiques. Ce qui en fait, du reste, une incompréhension parfois lorsqu’une entreprise pense avoir fait une grande partie du chemin par une certification ISO 14001 précédente.
Le principe est de démontrer un usage le plus efficient de sa consommation énergétique par rapport à l’objet de sa prestation. Cet usage ne s’entend pas que dans la réduction « brute » d’une consommation, d’une quantité, d’un volume ou d’une valeur d’une année à une autre (et par rapport à une année de référence) mais dans la réduction, le gain, rapportés à son usage propre.
Par exemple, mesurer : les consommations de carburants (pourquoi pas exprimés en kwh) par rapport aux kilomètres parcourus (ou aux tonnages livrés), les énergies consommées pour générer le froid d’un entrepôt ramené aux volumes stockés ou transitant, l’utilisation d’indicateurs reconnus tels que le Power Usage Effectiveness pour les data center…
Il s’agit bien d’une démarche d’efficience.
Négliger les facteurs pertinents
Même vécus comme parfois totalement extérieurs (ou endémiques) et hors de contrôle, ils sont un élément nécessaire à la compréhension des évolutions des résultats de la performance énergétique. Au-delà de ce caractère « subis », ils affinent la compréhension de systèmes d’échanges énergétiques parfois complexes et permettent malgré tout de prendre certaines décisions parfois parmi les plus radicales.
Et il ne vous a pas échappé que, récemment, que l’amendement 1 2024-02 relatif aux changements climatiques imposé à la majorité des normes de systèmes de management (dont l’ISO 50001) peut tout à fait mettre en valeur des facteurs pertinents globaux.
Par exemple : l’impact de la température moyenne extérieure sur les énergies nécessaires à produire le froid (pour reprendre l’un des exemples précédent) et son pendant dans les process de production de vapeur et de chaleur.
Il est donc nécessaire de les traquer !
Surinvestir l’analyse des données au détriment du changement dans les esprits
Il est évident que, plus que beaucoup d’autre normes de systèmes de management : les données collectées associées aux objectifs des indicateurs doivent faire l’objet d’analyses poussées.
Si, dans 80% des cas, les coefficients de corrélation permettent un premier niveau de validation des hypothèses et des résultat : il faut bien souvent aller plus loin.
Mais il est important de garder en mémoire qu’il s’agit toujours d’un système de management dans lequel la communication, l’implication et la contribution (lorsque cela est possible) de l’ensemble des Collaboratrices et Collaborateurs sont requises.
Par exemple : accompagner les opérateurs dans les changements de perception, de techniques, de consignes de conduite des process, associer les mainteneurs aux réflexions et recherches sur les équipements.
L’analyse de donnée est cruciale, la conduite du changement l’est tout autant.
Ne pas démontrer objectivement l’amélioration
L’ISO 50003, qui concerne les exigences des organismes certificateurs procédant à la certification… ISO 50001, impose à juste titre de questionner et d’obtenir des preuves concrètes (chiffrées et démontrées) de la performance et de l’amélioration énergétique.
Même principe en interne dans la conception et l’animation du système de management énergétique : la démonstration de l’amélioration ne peut se satisfaire d’une projection, d’un résumé de « 20% de réduction de… » mais doit être soutenue et argumentée par des données, des analyses (corrélations, causalités, variables, paramètres..).
Et même si les résultats ne sont pas à la hauteur des projections, s’ils font apparaitre des facteurs désastreusement pertinents, si des phénomènes pourtant contre intuitifs sont mis en valeur : ils méritent d’être décortiqués et présentés en détail afin d’appuyer l’amélioration et les actions dans cette optique.
L’objectivité est l’un des maîtres mots de la mesure de l’efficacité en ISO 50001.
Ainsi, parmi les difficultés que nous constatons lors des audits de certification et très souvent liés à la maturité des systèmes de management et de la culture du management énergétique : voici les 4 points les plus fréquents.
N’hésitez pas à nous consulter pour échanger avec nos Consultantes et Consultants disposant d’une expérience dans de multiples domaines d’application de l’ISO 50001. Parfois, un exemple, une approche, un autre angle de vue peuvent faire gagner des mois de maturité (et de résultats) d’une approche.
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